La schizophrénie bénéficie actuellement d’une prise en charge adaptée, qui permet même d’obtenir une rémission durable chez une partie des patients. Et, pourtant trop souvent, les schizophrènes, pour diverses raisons, stoppent leur traitement. Le Trevicta®, avec ses injections trimestrielles se lance dans la conquête de l’adhésion thérapeutique des patients.
L’importance des médicaments dans la Schizophrénie
Avec environ 0.7% de la population mondiale concernée, la schizophrénie est loin d’être une maladie rare. En France, on compte près de 600 000 schizophrènes. Bien que la maladie soit chronique, dans un tiers des cas, lorsque le traitement est correctement suivi, les patients sont en rémission durable. Une bonne observance médicamenteuse ainsi qu’un suivi régulier sont donc indispensables dans le contrôle de la maladie.
A savoir ! Le terme observance désigne la coopération et l’engagement du patient dans la prise de son traitement. Ainsi, une bonne observance équivaut à dire que le patient prend son traitement régulièrement en respectant les conditions indiquées par son médecin.
Cependant, cette observance bien que primordiale, est précisément l’élément difficile à obtenir de la part des patients atteints de schizophrénie. L’enjeu pour les professionnels de santé est donc d’obtenir l’adhésion du patient sur le long terme : pendant au minimum, 2 ans après un épisode aigu, et 5 ans après un second épisode. En effet, les divers antipsychotiques, bien que ne guérissant pas la maladie, permettent aux patients de retrouver une vie « normale » par l’atténuation des symptômes de la schizophrénie (en particulier les symptômes dits « positifs » à savoir les hallucinations, la paranoïa, les idées délirantes, etc.).
Généralement, les patients stoppent leur traitement après plusieurs mois, soit parce qu’ils se sentent mieux et pensent pouvoir reprendre le contrôle, soit à cause des effets indésirables (prise de poids). Alors, la rechute est inévitable. Il y a également une part importante de schizophrènes dans le déni de la maladie.
Le Trevicta ®, un atout pour l’observance dans la Schizophrénie
En réponse aux manques d’observance fréquemment observés dans la schizophrénie, les laboratoires pharmaceutiques font évoluer leurs modes d’administration afin de renforcer l’adhésion thérapeutique du patient.
Le Trevicta® est le nouvel antipsychotique développé et récemment lancé sur le marché par les laboratoires Janssen. La nouveauté, c’est qu’une injection trimestrielle de cette molécule (Trevicta® – palmitate de palidéridone) est suffisante, tandis que son prédécesseur le Xeplion® constitué de la même molécule proposait jusqu’à présent des injections mensuelles. L’objectif est donc de faciliter l’observance des patients atteints de schizophrénie grâce à une prise du traitement moins fréquente. L’espoir étant in fine de limiter les rechutes.
Néanmoins, pour le moment, l’instauration de ce nouveau traitement est possible uniquement chez les patients stables (c’est-à-dire ne nécessitant pas de réajustement de doses) depuis au moins 4 mois avec le palmitate de palidéridone (Xeplion®) en injection mensuelle. De plus, le traitement est obligatoirement instauré à l’hôpital ou au sein d’un centre médico-psychologiques (CMP).
Les effets secondaires les plus fréquents sont : maux de tête, prise de poids, rhinopharyngite et hyperprolactinémie (concentration trop élevée en prolactine, une hormone stimulant la glande mammaire). Quelques cas d’akathisie (agitation irrépressible), de tremblements, de rigidité musculaire ou mouvements anormaux ont également été décrits.
Charline D., Pharmacienne
Schizophrénie. Inserm. En mai 2014.
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