Génétiques • Neuro-développementaux • Endophénotypes
Génétiques
Le taux de schizophrénie est plus élevé dans la parenté au 1er degré d’un patient schizophrène que dans la population générale (5 à 8 % versus 1 %).
La prévalence vie-entière de la schizophrénie est de :
- 40 à 50 % chez les jumeaux monozygotes d’un patient atteint de schizophrénie,
- 40 % chez les enfants dont les deux parents sont atteints de schizophrénie,
- 5 à 8 % dans la parenté de premier degré (fratrie, enfants),
- 4 % dans la parenté du deuxième degré (oncles, tantes, cousins, neveux, nièces).
Il existe donc bien un facteur génétique. Cependant, celui-ci n’est pas suffisant puisque chez les jumeaux monozygotes qui ont strictement le même équipement génétique le taux de concordance n’est pas de 100 % mais de 40 à 50 %.
Neuro-développementaux
L’hypothèse neuro-développementale de la schizophrénie suppose que la maladie est due à une altération précoce du développement conduisant à des anomalies lorsque la maturité cérébrale est atteinte.
Elle s’appuie sur des arguments neuropathologiques (étude de cerveaux de patients décédés), et morphologiques (neuro-imagerie).
Arguments neuropathologiques : réduction de l’épaisseur de la substance grise ; couches cellulaires anormalement positionnées.
Arguments morphologiques : atrophie* cérébrale cortico-sous-corticale ; anomalies de la gyration** ; élargissement des ventricules ; hypoperfusion*** frontale.
La schizophrénie s’accompagne donc d’anomalies de processus programmés lors du développement du système nerveux central (prolifération, migration, différenciation, mort neuronales) : l’origine peut en être génétique (anomalies fonctionnelles des gènes du développement réglant les étapes de la maturation) ou environnementale (par exemple processus viral précoce).
* Atrophie : diminution de volume ou de fonction d’un organe, d’un tissu…
** Gyration : formation des sillons et des aires du cortex cérébral.
*** Hypoperfusion : état d’irrigation cérébrale ralentie.
Endophénotypes
On appelle endophénotypes des indices révélateurs d’une vulnérabilité : ces indices pouvant être cognitifs, électrophysiologiques, cliniques.
Indices cognitifs : des tests psychologiques explorant l’aptitude à prendre en compte la cohérence d’un contexte sont perturbés chez le schizophrène comme chez 50 % des apparentés au premier degré non atteints de schizophrénie. Cette particularité cognitive pourrait révéler un terrain de vulnérabilité qui ne signifie pas nécessairement que la maladie surviendra.
Indices électrophysiologiques : la succession de stimuli sonores ou visuels révèle l’existence d’un processus de filtration attesté par la diminution d’amplitude des ondes électriques corticales précoces provoquées par les stimuli suivant le premier stimulus. Chez le schizophrène ce processus de filtration est déficient : l’onde provoquée par le 2ème ou 3ème stimulus est de la même amplitude que l’onde consécutive au premier stimulus. Ce déficit de filtration sensorielle est retrouvé chez 50 % des apparentés au premier degré : il pourrait être un signe de vulnérabilité.
Indices cliniques : les patients atteints de schizophrénie présentent souvent des signes neurologiques dits mineurs à type de difficultés de coordination motrice, discrète fragilité de l’équilibre, anomalies du tonus musculaire. Ceci est également observé chez une partie des apparentés au premier degré.