Quelle est l’efficacité de la pair-aidance dans la schizophrénie ?

Qu’est-ce qu’un pair-aidant ?

Proches, aidants, patients-experts, pair-aidants, … que signifient toutes ces appellations ? Les pairs-aidants sont des personnes vivant avec une maladie chronique et qui partagent leur vécu avec des patients atteints de la même maladie dans le but de s’enrichir mutuellement de leurs expériences de patients. D’une manière générale dans les maladies mentales, la pair-aidance a révélé plusieurs intérêts pour le patient :

• Se sentir moins seul ;
• Apprendre à mieux connaître sa maladie ;
• Connaître et développer ses ressources par rapport à la maladie ;
• Développer des compétences ;
• Aller mieux physiquement et mentalement ;
• Retrouver de l’espoir et se projeter vers l’avenir.

Qu’apporte la pair-aidance plus précisément dans le cadre de la schizophrénie ? Pour répondre à cette question, des chercheurs ont effectué une revue systématique de littérature des études ayant porté sur l’efficacité de l’intervention de pairs-aidants rémunérés et formés sur la prise en charge de patients atteints de schizophrénie et/ou de troubles bipolaires.

Quelle est l’efficacité des interventions de pairs-aidants dans la schizophrénie ?

Au total, 48 études ont été prises en compte dans la revue de littérature, toutes publiées avant novembre 2019. La pair-aidance pouvait prendre de multiples formes : des groupes de paroles au sein d’associations de patients, des rencontres au sein de groupes d’entraide mutuelle, ou encore l’intégration de pairs-aidants bénévoles ou professionnels au sein de services de soins dans les établissements de santé. Tous les pairs-aidants étaient préalablement formés.

L’objectif de la revue de littérature était triple, tout d’abord évaluer l’efficacité de l’intervention des pairs-aidants sur la prise en charge de la schizophrénie, en termes de symptômes cliniques, de qualité de vie et de rétablissement. Puis, identifier les difficultés et les obstacles à l’intégration des pairs-aidants dans les parcours de soins. Enfin au contraire, mettre en avant les facteurs facilitateurs de la pair-aidance dans la schizophrénie. L’analyse des données révèle une grande hétérogénéité dans l’efficacité des interventions des pairs-aidants, empêchant toute conclusion générale sur l’intérêt de la pair-aidance.

Former les professionnels et les patients à la pair-aidance en schizophrénie

Néanmoins, une proportion intéressante d’étude mettait en évidence une amélioration des signes cliniques, du rétablissement, de la qualité de vie et des relations sociales grâce aux interventions des pairs-aidants. Les hospitalisations en psychiatrie étaient également réduites. Pour faciliter l’intégration des pairs-aidants dans les parcours de soins, la formation des professionnels de santé sur la pair-aidance semble un facteur important. Parallèlement, les pairs-aidants doivent eux aussi bénéficier d’une solide formation.

Une fois formés, les pairs-aidants doivent être supervisés au cours de leurs interventions, si possible par un autre pair-aidant plus expérimenté. Ces données révèlent le manque de données objectives rigoureuses pour évaluer plus précisément l’efficacité des interventions des pairs-aidants auprès des patients schizophrènes. En complément des professionnels, les pairs-aidants apportent leur vécu et leur expérience pour faciliter l’acception et l’intégration de la maladie mentale à la vie quotidienne. Nul doute que leur participation devrait s’accroître dans les prochaines années.