Schizophrénie paranoïde • Hébéphrénie • Hébéphréno-catatonie • Schizophrénie dite pseudonévrotique • Schizophrénie dysthymique
Schizophrénie paranoïde
Elle représente la forme la plus fréquente.
Elle débute après 20 ans et avant 30 ans.
Les symptômes positifs* sont au premier plan.
Elle évolue spontanément par intermittence ou d’un seul tenant :
- soit vers un appauvrissement du délire et un retrait autistique,
- soit vers un enkystement du délire** avec paraphrénisation*** : les idées délirantes sont fantasques, à l’échelle du cosmos.
* Symptômes positifs : agitation, angoisse, délire, hallucinations.
** Enkystement du délire : situation où la conviction délirante ne progresse plus tout en restant entière et tue.
*** Paraphrénisation : prolifération imaginaire du contenu délirant qui dépasse le monde environnat jusqu’à devenir cosmique.
Hébéphrénie
Son début est précoce, avant 20 ans.
Les signes négatifs sont au premier plan : autisme, émoussement affectif et émotionnel, altération des capacités cognitives.
L’activité délirante est pauvre.
L’adaptation sociale est rapidement compromise.
* Hébéphrénie : trouble schizophrénique débutant précocement (hébé = jeunesse), le plus souvent de type déficitaire.
Hébéphréno-catatonie
La dissociation est marquée sur le plan psychomoteur : stéréotypies, maniérisme gestuel ou comportemental.
Le syndrome catatonique associe :
- négativisme : opposition, repli, esquive du contact physique, refus de la main tendue;
- inertie psychomotrice : passivité, suspension des gestes ;
- catalepsie : rigidité avec persévération des attitudes imposées ou spontanées ;
- hyperkinésies : impulsions verbales et/ou gestuelles, décharges motrices.
Schizophrénie dite pseudonévrotique ou pseudopsychopathique
Il existe des manifestations à type de trouble anxieux (trouble panique, phobique), hystérique (théâtralisme, suggestibilité) ou obsessionnel.
Ceci peut induire des erreurs diagnostiques et des impasses thérapeutiques. Ces manifestations dites pseudo-névrotiques ne doivent pas faire méconnaître les symptômes schizophréniques caractéristiques sous-jacents : flou de la pensée et du propos comme premier degré de désorganisation, croyances et convictions irrationnelles et illogiques comme premier stade du fonctionnement délirant, indifférence affective et émotionnelle comme premier palier des manifestations de repli autistique.
Les formes pseudo-psychopathiques de schizophrénie soulèvent souvent des questions diagnostiques particulièrement difficiles. On appelle «psychopathie» un désordre comportemental caractérisé par l’impulsivité, l’instabilité affective et sociale, l’appétence marquée pour les toxiques, la propension aux conduites délinquantielles et la marginalité. Ce désordre débute à l’adolescence et s’atténue vers la trentaine sauf quand il a conduit à une mort accidentelle, une maladie alcoolique ou une autre toxicomanie, une condition d’invalide consécutivement à un accident. Certains psychopathes présentent des bouffées délirantes aiguës… et certains schizophrènes présentent des comportements de type psychopathique. Dans ce dernier cas, au fil du temps, les symptômes de schizophrénie deviennent de plus en plus évidents et les conduites psychopathiques s’amendent en quelques années.
Schizophrénie dysthymique* ou trouble schizo-affectif
Cette forme périodique associe des éléments schizophréniques (dissociation, délire) à des éléments thymiques (maniaques ou dépressifs ou mixtes). Les périodes inter-critiques sont marquées par la persistance d’une dissociation discrète. Cette forme clinique est sensible aux thérapeutiques préventives des accès maniaques ou dépressifs, telles que le lithium ou d’autres thymorégulateurs**, ce qui lui confère un pronostic relativement favorable.
* Dysthymie : morosité dépressive chronique. Synonime : personnalité dépressive (triste, inquiète, peu festive).
** Thymorégulateur : médicament capable de stabiliser les variations de l’humeur excessive dans un sens euphorique (manie) ou triste (dépression).